Après notre repas au goût douteux, nous avons donc repris le train pour aller jusqu’au Musée Ghibli. Le musée est situé à l’ouest de Tokyo, un peu en dehors du centre.
Pendant le trajet en train, parlons donc un peu des studios Ghibli…Ce studio de films d’animation japonais a été fondé en 1985 par Hayao Miyazaki et Isao Takahata, connus en particulier respectivement pour “Le voyage de Chihiro” et “Le tombeau des lucioles”.
Sur cette page vous trouverez toutes les informations sur le studio, mais je voudrais parler ici de quelques films à ne pas manquer.

Hayao Miyazaki

Né en 1941 à Tokyo, Hayao Miyazaki est maintenant reconnu comme l’un des grands maîtres du film d’animation japonais. Ses oeuvres dont certaines semblent destinées aux enfants ont une portée bien plus large et véhiculent souvent des messages universels.

Je vous parlerai ici de mes films préférés…

Nausicaa de la vallée du vent : Kaze no tani no naushika

Manga (bande-dessinée) publié à partir de 1982 au Japon. L’adaptation cinématographique a lieu en 1984 (pour sortir sur les écrans français en août dernier !!). C’est pour moi l’une des plus belles oeuvres de Miyazaki.

Synopsis :

Lors de la grande guerre des « sept jours de feu » la civilisation industrielle s’est auto-détruite.
Mille ans plus tard l’humanité survit tant bien que mal au milieu de zones non polluées. La « mer de la décomposition » (腐海, fukai) est une gigantesque forêt produisant des spores toxiques pour les humains qui gagne progressivement du terrain et rend de plus en plus difficile la communication entre les différentes communautés humaines. Le fukai est protégée par des insectes géants, qui se sont adaptées. Les Oomus (王蟲, littéralement insectes-rois) en sont les seigneurs, par leur taille et leur “sensibilité”.

Les dessins du manga sont superbes, ceux de l’animé sont de même qualité mais en couleur :-) C’est vraiment une très belle histoire, Miyazaki y aborde les thèmes de la guerre , de la pollution extrême de la planète par les hommes. Comme dans de nombreux films de Miyazaki, on retrouve des engins volants, d’énormes insectes et une jeune héroïne ;-)

C’est sous la pluie que nous quittons nos familles d’accueil ce jeudi matin… Une dernière photo avec tout le monde (et moi pas trop réveillée…) et c’est parti !

  Mme Kondo nous emmène, Satoko et moi, en voiture jusqu’à la gare, parce que j’ai tous mes bagages et qu’il pleut. Il est plus tôt que les autres matins et c’est exactement l’heure à laquelle les japonais partent travailler ! Il y a un monde fou sur le quai, ça c’est rashu (de l’anglais rush hours, l’heure de pointe). Ca tombe mal, c’est aujourd’hui que je suis le plus chargée et je ne peux vraiment pas me faufiler pour rentrer dans le train. Heureusement Satoko est avec moi et connaît les atuces. On s’approche de l’endroit ou le train doit arriver. Lorsqu’il arrive, à peine les quelques passagers descendus, ceux qui attendaient sur le quai s’engouffrent dans le wagon. Nous réussisons à rentrer. Les japonais rentrent à reculons dans le train quand il y a beaucoup de monde, et poussent délicatement les personnes qui sont déjà à l’intérieur. Tout le monde recule un peu et se tasse progressivement de cette manière. Et là l’astuce qui doit échapper à pas mal d’européens, au moins au début, consiste à lever le bras pour prendre appui sur le haut de la porte du wagon (on lui fait face puisqu’on monte à reculons). Ensuite, on peut prendre appui sur le haut de la porte pour pousser les gens derrière plus au fond. C’est une technique à avoir, avec ma grosse valise qui m’écrasait les pieds et mon sac à dos, je ne pouvais pas vraiment y arriver, j’écrasais de toute façon tout le monde :p

Je devais descendre à l’arrêt de train suivant pout retrouver les autres, mais la porte était de l’autre côté du wagon !! Là Satoko m’a bien aidé, elle a poussé tout le monde vers la sortie pour que je puisse passer, on s’est dit au revoir très rapidement et elle a continué son chemin, pour aller travailler. En attendant les autres (j’étais encore une fois en avance), je regardais les trains défiler, tous plus plein les uns que les autres. J’ai compris à ce moment là pourquoi il y avait du personnel de la gare (en uniforme et gants blancs) près de chaque porte de train. Ils servent à pousser les gens qui ne rentrent plus dans le wagon ! A un moment, j’ai même vu un homme qui n’arrivait pas à rentrer son bras, tellement ils étaient tassés dedans, son bras restait coincé avec sa malette au bout, alors l’employé de la gare a couru vers la porte, a replié le bras de l’homme et l’a coincé derrière la vitre (ce n’était pas sa position naturelle !). L’homme a remercié l’employé de gare…Grâce à lui, il avait pu rentrer dans ce train ;-)

 Le temps que tout le monde soit là, le raishu était un peu passé, nous sommes allés poser nos bagages à la consigne de la gare de Shinjuku, c’est d’ici que nous devons prendre le bus de nuit en fin de soirée pour aller à Kyoto. On s’est un peu balladés dans le quartier de Shinjuku, il y a pas mal de gratte ciels. Il y avait aussi plein de jeunes qui distribuaient des mouchoirs, sur lequel il y avait de la pub (très courant comme moyen de publicité au Japon). Un comble quand on sait qu’au Japon il est malpoli de se moucher en public…

Shinjuku, c’est aussi le quartier de la mairie de Tokyo, célèbre pour ses deux immenses tours. Nous avons pu monter en haut de l’une d’elle (c’est gratuit), mais malheureusement, le ciel était vraiment gris, et la vue pas très dégagée. Ca doit être assez agréable par beau temps. On a quand même remarqué, que même au centre d’une mégalopole comme Tokyo, les petites maisons étaient nombreuses !!

Pour le midi, nous avons trouvé un petit restaurant de sushis, l’ambiance était très sympa, mais la nourriture moins bien…Et cela se confirmera quelques jours plus tard, Yan n’a vraiment pas digéré. C’était spécial, on aurait dit que j’avais un oeil de poisson dans ma soupe miso (j’ai la photo, mais même maintenant, j’évite de la  regarder :p). Par contre, Kitty Chan a semblé apprécier ;-)

Mais il fallait bien reprendre des forces avant d’aller au Musée Ghibli !!! (oui oui, je dirai ce que c’est pour ceux qui ne connaissent pas !)

En rentrant de notre folle journée dans les lycées, Mme Kondo me dit “Viens on y va” peu après que je sois rentrée. On prend la voiture avec Obasan (la grand-mère) et Okasan (la mère, Mme Kondo donc), mais je ne savais pas où on allait !! On a roulé une bonne demi-heure avant de s’arrêter devant un restaurant de suhshi !! C’était un restau vraiment classe, les clients peuvent s’asseoir autour d’un grand comptoir derrière lequel un cuisinier prépare au dernier moment les sushi, tempura et autre sashimi. Les morceaux de poisson sont exposés derrière le verre, sur le comptoir, on choisit le morceau et on demande au cuisinier de nous le préparer comme on veut, quelques instants après, il le pose, comme ça, sur le comptoir devant nous (sans assiette même !), on le rapatrie dans notre petite assiette (les japonais peuvent arriver à le manger en un seul voyage, mais je ne peux faire pour le moment que de petits trajets avec un sushi coincé entre deux baguettes !). Auparavant, on aura pris soin de mélanger une touche de wasabi (cette pâte verte, au raifort) dans la sauce soja. On trempe le sushi dedans et on déguste d’un coup. Et oui, le sushi ne se coupe pas…

Evidemment, comme je ne savais pas où on allait en partant, je n’ai pas pris mon appareil photo :’( pourtant ça valait vraiment le coup, j’ai mangé toutes sortes de poissons ! Déjà, dans la famille japonaise, j’avais pu goûter plein de poissons que l’on n’a pas l’habitude de manger en France, et encore moin crus ! Le thon rouge reste mon préféré…Un jour, Mme Kondo m’a dit qu’on allait manger des “Unagi kodomo”… Kodomo, ça veut dire enfant, des petits poissons donc. Et Unagi : anguille ! Et oui, on a mangé des bébés anguilles ! C’est des touts petits poissons de quelques centimètres de longs, tout fins (comme des anguilles) et tout transparents ! On ne voit que de petits points noirs au bout, les yeux ! C’était assez rigolo à voir, pas très facile à manger avec les baguettes parce que ça glissait mais au final ça n’était pas mauvais, un peu gluant peut-être ! J’ai aussi goûté des sushi de poulpe, un peu élastique ;-) Bon…Je ferai un post sur la nourriture japonaise très rapidement, promis.

 Revenons donc à notre soirée au restaurant ! Les sushi  n’arrêtent pas d’arriver sur le comptoir devant moi, car comme au supermarché, Mme Kondo me demande pour tous les morceaux de poisson si  j’aime ça… Je ne connais pas tous les poissons, mais ça a l’air appétissant, je ne peux pas refuser ;-) Pour accompagner, nous buvons de l’alcool de rose, si j’ai bien compris, et du thé vert, bien sûr.

Après un certain nombres de sushi, Mme Kondo me pose une question, je crois qu’elle me demande si j’ai assez mangé, alors je lui réponds “hai, oishikata” (oui, c’était délicieux). Je pense que j’ai mal compris la question, parce qu’elle recommande trois sushi pour moi dont un de crevette ! Et ici, les crevette sont énormes. Le cuisinier sépare la tête et me prépare un sushi avec le corps décortiqué. Peu après, la tête revient ! Préparée en tempura (sorte de beignet) et pas décortiquée !! Mais en fait ça va, ça croque un peu, et les moustache picotent, mais je suis une vraie japonaise maintenant ;-) presque…

En rentrant, je discute avec Satoko, qui est vraiment très gentille. Elle me montre sa DS Lite qui vient de sortir au Japon, la dernière console de Nintendo, il m’en faut une !! En plus, j’aurais vraiment pu en rapporter une, elle aurait marché en Europe, mais je n’étais pas sûre de pouvoir mettre les jeux :’( Enfin, j’ai attendu quelques mois en rentrant et je me la suis offerte en Europe, même si elle n’était pas bleu ciel comme celle de Satoko !

Je leur ai aussi présenté Kitty Chan et montré les photos que j’avais prises cette semaine. Kôjirô n’était toujours pas rentré quand je suis allée me coucher. Dernière nuit à Kawasaki et demain le musée Ghibli !!!!!!!!!!!!

Vous vous demandez la raison d’un tel titre…Non, je ne vais pas vous parler de l’émission de télé (j’en serais incapable ;-)), mais de nos visites de deux lycées japonais de Kawasaki. Vous ne voyez toujours pas le rapport… ?

L’association de Kawasaki qui s’était chargé de nous trouver les familles d’acceuil nous avait demandé d’aller viiter deux lycées de la ville. Nous avions trouvé que c’était une bonne idée de faire cette expérience ! C’est parti donc…

Mercredi matin, nous retrouvons l’interprète parlant un peu français et nous rendons en train (nous avons l’habitude maintenant) au premier lycée. C’est un lycée catholique de filles étudiant le français, ce qui est très rare au Japon. Le bâtiment est tout neuf est vraiment classe ! Tout en bois et en verre.

Dans un premier temps, ils nous emmènent dans la tatami-room, il y a au moins soixante paires de chaussures à l’extérieur…C’est le nombre de jeunes japonaises en uniformes qui nous attendent à l’intérieur de la pièce…La suite est difficilement racontable ! Quand nous entrons, ce sont des cris et des piaillements de tous les côtés (on aurait du prendre un micro pour enregistrer !). Les profs leur disent de nous écouter, nous nous présentons chacun notre tour, et à chaque nouveau prénom (surtout pour les filles ;-)), ce sont des cris supplémentaires ! C’est assez détabilisant…Déjà, dans les couloirs elles nous regardaient en gloussant. Nous parlons ensuite chacun avec un petit groupe de japonaises, c’est marrant mais les sujets de conversation sont assez limités. A un moment, j’entends des cris de joie venant du groupe de Sandra, je me retourne, elle est morte de rire, je ne comprends rien. Juste après, les filles de mon groupe me demandent si j’ai un copain, et lorsque que je leur répond que oui, c’est le même cinéma, c’était donc ça ! Même avec Yan ça fait le même effet ! Après, elles sont toutes contentes de savoir que je lis “hikaru no go”, un manga japonais.

Ensuite, nous assistons à des cours de français, nous devrons leur montrer comment on se dit bonjour en France, on passe dans les rangs pour leur serrer la main et on leur montre comment on se fait la bise en se disant “Bonjour Sandra, comment ça va ?” “Bonjour Juliette, ça va bien et toi ?” Enfin, rien de très passionnant. Cematin, c’était donc dépaysant mais pas forcément toujours drôle parce que les filles ne nous parlaient pas trop.

Nous allons maintenant dans le deuxième lycée, il est immense et il y a plein de terrains de sport. C’est un lycée mixte dans lequel les élèves étudient l’anglais. Nous mangeons à la cantine sous les regards curieux des autres élèves et nous allons ensuite les retrouver dans une grande salle. Ils sont encore plus nombreux que le matin, tous assis par terre en petits groupes. C’est le même manège, on se présente, ils crient…Nous faisons ensuite des jeux avec les japonais, et là on passe vraiment une bonne après-midi, ils me montrent un jeu traditionnel comme du badminton un peu sauf que quand on perd l’autre nous dessine un dessin à l’encre de Chine sur la joue (hé oui, Sandra a perdu dans son  équipe :p), j’ai fait de la calligraphie et des origami (pliages en papier). Ils nous ont fait mettre un yukata (kimono en coton) aux trois filles et nous ont appris à poser avec ;-) Ensuite, visite du lycée, chacun avec un groupe, piscine olympique sur le toît, plusieurs salles de musique, de cuisine, etc…Un lycée haut de gamme quand même. Et avant de partir, une très longue scéance photos ! Le mieux, ce qu’on ne voit pas vraiment, c’est qu’ils étaient tous en train de nous  prendre en photo avec leur téléphone portable !! Et en partant, c’était encore des cris… Quand je parlais de célébrité…

Sur le chemin du retour, nous repensons à cette journée, c’était assez extraordinaire, une bonne expérience, mais pas à refaire tous les jours, on avait un peu l’impression d’être des bêtes de foires quand même ;-) Avec Yan et Victor on s’est arrêtés dans un bar  avant de rentrer dans nos famille respectives pour leur raconter cette folle journée.

Le lendemain matin, en arivant sur le quai de la gare, Victor nous dit “Les filles, y’a une de vous trois qu’est dans le journal…” :p En fait, il y avaitun article sur notre visite des lycées avec une interview de Sandra et une photo de moi en train de faire de la calligraphie !! (Victor, fais nous une photocopie !!) Là voilà, la célébrité !

Nous avons décidé d’aller passer une journée à Hakone  après avoir lu nos guides, son lac est très apprécié des habitants de Tôkyô qui viennent nombreux pour y passer un week-end ou quelques jours.

Nous avons rendez-vous à une gare se trouvant sur le chemin, Sandra s’est trompée d’arrêt, nous l’attendons une demi-heure, croyant l’avoir perdue… mais non !

En arrivant, nous décidons de prendre le bus pour aller dans un onsen, une source naturelle. On ne sait pas trop comment ça se passe, si ce n’est que les japonais s’y baignent nus… Sandra et Guillaume préfèrent aller visiter la ville. Stéphanie, Yan, Victor et moi allons dans un onsen indiqué par la famille de Yan. On entre, il y a une partie pour les hommes, une partie pour les femmes. Effectivement, il faut se déshabiller totalement avant de sortir. Les japonais ont une petite serviette avec eux, qu’ils humidifient et se mettent sur la tête pour ne pas exploser (!) , en effet, ces sources sont très chaudes (entre 44 et 67° C)…Stéphanie et moi ne savons pas trop quel est le protocol à suivre… A l’extérieur, il y a plusieurs petits bassins entourés de pierres, au pied de la montagne. Au fond, il y a même une grotte qui semble être la source. L’eau est brûlante, mais il fait assez frais dehors, c’est vraiment très agréable. Mais dans la grotte, avec la vapeur qui remonte, c’est intenable !!

Ensuite, en sortant, il faut passer par les douches, c’est super joli, il y a plusieurs petits sièges en bois faisant chacun face à un miroir, avec une douche. Pour les plus courageuses, il y a aussi un bassin dans lequel l’eau est tellement brûlante qu’on peut à peine y entrer les mollets !

C’était vraiment une bonne expérience les onsen, et c’est vraiment un loisir très répandu au Japon.

 Ensuite, nous retrouvons Guillaume et Sandra au bord du lac d’Hakone…avec vue imprenable sur le mont Fuji. On ne voit que lui. Il faut dire qu’au Japon, il n’a pas beaucoup de concurrence…

Nous mangeons nos ôbento (plateau de sushis, riz, etc) au bord du lac, avant de prendre un bateau pirates (spécial touristes) pour nous rendre sur l’autre rive. Un téléphérique nous emmène dans la montagne où il y a plein de fumerolles, c’est joli mais ça sent mauvais !

Nous redescendons en funiculaire et reprenons le train après une journée très agréable dans la nature japonaise…