Immersion totale

Alors que je cherche Yan ou Sandra du regard (les autres sont déjà partis avec leur famille) pour leur dire aurevoir, Mme Kondo m’attrape par la main et c’est parti ! On sort sur le parking et on arrive devant sa voiture, tout ça en essayant d’échanger quelques mots en japonais ! Mais pour le moment, j’ai plutôt tendance à lui répondre en allemand ou en anglais (non non, pas en français !), il faudra que je m’y fasse.
La voiture est une voiture japonaise comme on en voit partout ici, rien d’extraordinaire, si ce n’est qu’elles sont sûrement plus grandes que les modèles que l’on trouve en France.

Premier piège, je m’apprête à monter à la place du passager, et je me rend compte qu’il y a un volant ! En effet, les japonais conduisent à gauche…

Je comprends pourquoi Mme Kondo était pressée puisqu’il nous faut près de trois quart d’heure pour arriver chez elle. En route, nous essayons de discuter, mais au début j’ai vraiment du mal avec mon japonais. Autant je comprends globalement ce qu’elle me dit, parce qu’elle fait l’effort de me parler doucement, d’articuler et de choisir ses mots, autant je n’arrive pas à construire mes phrases comme je veux…

La langue japonaise a plusieurs niveaux de politesse et au moment où nous faisons ce voyage, nous avons essentiellement étudié le style poli et seulement commencé à aborder le style neutre qui est en fait très utilisé dans la vie de tous les jours et très bien accepté de la part d’étrangers comme nous. Mme Kondo me parle donc en utilisant cette forme que je ne maîtrise pas vraiment, mais je me rappelle vite que c’est en fait assez simple. Un adjectif peut en effet constituer une vraie phrase ! Une fois que j’ai découvert ça (enfin, que je m’en suis rappelé plutôt :p) je peux m’exprimer (presque) comme je veux ! “Sugoi !” “Samui” “Atsui” etc etc (”C’est super”, “Il fait froid”, “Il fait chaud”). Du coup, je peux répondre aux premières questions : “Comment tu trouves le Japon ?”, “Tu n’as pas froid ?”, “Quel temps faisait-il en France ?” !

Certes, ce n’est pas encore très diversifié, mais on fera mieux plus tard. On arrive devant la maison ! Il faut bien préciser que la plupart des japonais habitent dans de petites maisons individuelles (même près de Tokyo). La moyenne en nombre d’étages à Tokyo serait de 1,5 !! Ici, la maison est plutôt grande et il y a même un petit jardin. A l’intérieur, le style est très occidental, pas de tatami, pas de futon à ranger tout les matins. Ma chambre : un petit lit, un bureau, un ordinateur et une armoire, très classique. La mère du mari de Mme Kondo vit ici, avec eux. C’est une petite japonaise de 90 ans qui regarde la télévision :-)

A peine installée, Mme Kondo m’emmène au Supa (Supermarché) et c’est vraiment à voir !! Le rayon poissons est impressionnant ! Il y a plein de sushis et sashimis tout préparés, plein de sortes de champignons différents et les quelques morceaux de viandes sont découpés en petit morceaux tous fins. Mme Kondo me demande à chaque fois “Daijobu ?” en me montrant les sushis ou les champignons… Je ne sais plus ce que ça veut dire !! Je me dis que ça ressemble à une question, qu’elle me demande si je dois aimer ça, alors je répond toujours “Daijobu” ! Et du coup, elle prend un peu de tout ! On ressort avec un chariot plein de sushis et sashimis ! Vivement ce soir ! En fait, “daijobu” signifie “ok, pas de problème” et pas mal d’autres choses par extension, c’est LE mot à connaître avant de partir au Japon !

En rentrant, il est l’heure de passer à table et de goûter tous ces sushis… C’est un repas japonais exactement comme je l’esperais, nous sommes servis chacun sur notre plateau, avec un bol de soupe miso, un bol de riz, une assiette de sushis, une assiette de sashimis et une assiette de champignons, comcombre et autres légumes. On mange dans l’ordre qu’on veut, avec les baguettes bien sûr ! Tout cela accompagné d’une délicieuse tasse de thé vert (que certains qualifient, à tort, de jus d’épinard !). Je pense qu’il faudra consacrer un article (ou même plusieurs) à la nouriture japonaise…

Après le repas, je vais me coucher parce que les longues heures sans sommeil se font maintenant vraiment sentir, surtout après toutes ces découvertes !

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By jupiette
On August 18, 2006
At 6:40 pm
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Accueil au Kawasaki International Center

Nous sortons de la gare de Kawasaki et avant d’avoir pu commencer à chercher notre chemin, un petit japonais nous interpelle “Furansu jin ?” (”Vous êtes français ?”). C’est un monsieur du Kawasaki International Center qui est venu nous chercher à la gare en vélo ! Il nous explique que comme nous sommes en retard (nous découvrons que nous avions rendez-vous une demi-heure plus tôt au KIC) il est venu nous chercher jusu’à la gare, il avait peur qu’on soit perdus.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il nous guide jusqu’au Kawasaki International Center et c’est l’occasion pour nous de découvrir un quartier de la ville. Tout est très vert, bien rangé (à part les fils éléctriques ! ) et on ne voit pratiquement que des vélos.  En fait, il semble que la ville de Kawasaki soit très préoccupée par l’écologie. Enfin, nous arrivons. C’est un joli bâtiment moderne.

 

Nous sommes très très bien accueillis. Nous déposons nos bagages, donnons l’enveloppe avec les sous pour la famille. Là, une employée,  Kojima san s’occupe de nous et nous explique qu’il va y avoir une petite cérémonie pour rencontrer les familles. Nous sommes surpris et apprécions qu’ils se soient tous déplacés un vendredi après-midi pour venir nous chercher. Nous montons à l’étage, dans une petite salle. Les familles nous attendaient et semblent contentes de nous voir, ils étaient vraiment inquiets et avaient peur qu’on se soit perdus ! C’est vraiment une ambiance particulière…Cela fait seulement quelques heures que nous sommes au Japon, nous allons de suprise en suprise, sommes très fatigués par le voyage, et nous retrouvons maintenant dans une salle pour une cérémonie de rencontre avec les familles japonaises ! Nous avons peur d’un long discour, mais il n’en est rien. Près de nous, il y a notre interprète parlant un peu français. Elle nous traduit ce que le monsieur raconte en japonais. Il nous souhaite la bienvenue à Kawasaki et nous dit d’ouvrir la grande enveloppe se trouvant devant nous. Sugoi ! Il y a des brochures et des plans de Tokyo et Kawasaki, en français ! Et des estampes et cartes postales du Japon, et un port clefs souvenir du KIC. C’est vraiment gentil. Mais il faut passer aux choses sérieuses. Nous nous présentons chacun à notre famille et découvrons au passage que la répartition n’est pas celle qui était prévue ! En fait, je suis dans une famille avec trois enfants : deux garçons de 23 et 27 ans et une fille de 25 ans, je suis plutôt contente même si je ne sais pas si je les verrai beaucoup, étant donnés leurs âges. N’empêche que ce petit  alea nous embête légèrement ! Nous avions en effet prévu des cadeaux pour la famille dans laquelle on devait aller. Sandra se retrouve ainsi avec quatre cadeaux pour des enfants alors qu’il n’y a qu’une fille de plus de 35 ans dans sa famille (vivant toujours chez ses parents tout de même !). Elle donnera donc les cadeaux à Yan, qui se retrouvera dans une famille avec quatre petits japonais qui ont l’air bien “kawai” (mignon) sur les photos (mais un peu moins calmes en vrai paraît-il ;-) ).

Et voilà, chacune des familles nous emmène avec elle, sans qu’on n’ait vraiment le temps de se dire au revoir… C’est parti pour un week end en immersion totale !

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By jupiette
On August 17, 2006
At 11:02 pm
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En route pour Kawasaki !

Avant de continuer ce récit, il est nécessaire de parler un petit peu des moyens de transports japonais, et plus particulièrement de ceux de Tokyo. Etant donné la grandeur de l’agglomération Tokyoïte, les différents lignes de métro qui desservent le centre ne suffisent pas. Il ya donc des lignes de trains, qui seraient à peu près l’équivalent de nos RER. Ce sont des trains de banlieus, leur fréquence est très élevée (5 min) en moyenne et les arrêts nombreux. C’est donc relativement simple d’aller d’un bout de Tokyo à l’autre….quand on regarde une carte ! Parce qu’une fois qu’on sait quelle ligne et quelle direction prendre, il faut savoir quelle est la compagnie de train qui gère cette ligne. En France, on ne connaît pas ce problème là, puisqu’il n’y a que la SNCF, mais au Japon, il y a plein de compagnies différentes ! Ensuite, autre obstacle, il y a différents types de trains, un peu comme en France, TER, Corail ou TGV, au Japon, c’est Local, Semi Express, Express, etc. Et évidemment ils ne s’arrêtent pas tous au mêmes endroits, et ça, ça n’est vraiment pas explicite !

Quoique qu’il en soit, nous nous débrouillons plutôt bien pour notre premier trajet. Comme les cartes avec les noms des stations sont parfois écrites uniquement en kanji (caractères chinois dont la plupart nous sont encore inconnus), nous comptons sur la gentillesse des japonais ! Et ça marche ! Le système de billets est également différents, on paye suivant ou l’on va, même dans le métro ou le bus. C’est écrit sous le nom de la station sur les plans affichés au mur. Mais nous n’arrivons pas à déchiffrer les noms ! Nous demandons donc aux japonais qui prennent leur billet de nous dire combien ça coûte jusu’à Kawasaki. Quand ils ne savent pas, ils demandent à quelqu’un d’autre. Vraiment trop gentils… Du coup, nous prennons notre premier billet, nous sommes tout contents. Après, il faut trouver le bon quai, mais si nous avons une hésitation nous demandons à l’un des nombreux membres du personnels se trouvant sur les quais. Là, nous aprécions de connaître quelques bases de japonais ! Nous montons dans le train… Et là, nous commençons à nous poser des uestions, nous ne savons pas du tout comment la rencontre avec les familles doit se passer. On nous a donné les noms de nos familles et le nombre d’enfants… Pour moi, il ne doit pas y avoir d’enfants, j’étais assez déçue parce que je pensais que ça pourrait être différent et intéressant de communiquer avec des enfants. Nous nous demandons aussi si les maisons japonaises sont comme on les imagine : des salles avec des tatamis, une table basse autout de laquelle toute la famille mange assise à genou. On espère avoir Internet pour pouvoir prévenir nos familles que nous sommes bien arrivés (le téléphone, c’est vraiment compliqué) et communiquer entre nous pendant le week-end.

Enfin, après plusieurs changements de trains et la traversée de la banlieu tokyoïte, nous arrivons à Kawasaki. Toujours ces enchevêtrements de fils éléctriques et ces petites maisons devant lesquelles un voiture est plusieurs vélos sont rangés. En sortant du train, sur le quai, nous voyons un automate permettant le « Fare Adjustement », c’est-à-dire de compléter le prix de son billet si on est allés plus loin que prévu, ce sera très pratique pour les fois suivantes où on ne saura pas combien payer. On paye le minimum et on complète à la station où l’on sort ! Nous passons notre ticket afin d’ouvrir la barrière et nous sommes dans le hall de la gare de Kawasaki…

Dans le train

 

 

 

 

 

 

Un panneau dans le train… Sûrement l’équivalent du lapin dans le métro parisien.

Japonaises dans le train

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Japonaises dans le train.

Kawasaki

Le fouillis de fils électriques à Kawasaki.

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By jupiette
On August 6, 2006
At 8:11 pm
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Le monde de…..s sushis !

Nos estomacs commençant à crier « famine, famine », nous décidons de suivre les conseils de la famille de français rencontrée un peu plus tôt… En plus, nous avons vraiment envie de goûter des « vrais » sushis !!

C’est comme ça que nous découvrons le marché d’Ameyoko, et ça vaut le coup d’oeil. Ameyoko signifi « côté américain », c’est un marché couvert où les japonais venaient faire du marché noir avec les Américains à la fin de la guerre. C’est encore un marché très populaire où tout est moins cher qu’ailleurs. Mais ce qui était dépaysant pour nous, c’était les étals de poissons ! Des pieuvres, des thons énormes et toutes sortes de poissons inidentifiables, mais qui semblaient encore bouger (au moins, ils étaient frais). Par contre, les étals de fruits, c’est autre chose, il n’y en a pas beaucoup au Japon, et cela représente presque un luxe. Ici les fraises se vendent par 6 et les pommes (ringo) à l’unité !

On en oublierait presque qu’on est à la recherche d’un restaurant. Les indications étaient vagues, nous savons seulement que le restaurant se trouve à l’entrée du marché et qu’il est sous la ligne de chemin de fer. Nous finissons par le trouver ! Il faut dire qu’il est vraiment sous le pont de chemin de fer, ça tremble quand un train passe. Là on se sent vraiment dans le Japon des manga (et pas celui des films futuristes), tous les petits immeubles resserés, les rues étroites et les magasins coincés sous le train, mais quand même, la présence inévitable des enseignes multicolores !

Ameyoko

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Nous rentrons dans le restaurant, c’est un sushi bar ! Un tapis roulant décrit une trajectoire ovale autour de laquelle les clients s’assoient, les assiettes circulent. Le cuisinier est au milieu de ce manège et prépare les sushis… Les différents motifs des assiettes indiquent le prix. En moyenne, l’assiette de deux sushis de bonne taille est a 200 Yens, soit 1,5 euros à peu près ! C’est inimaginable en France ! Surtout qu’ici le poisson dépasse de la boulette de riz des deux côtés ! Trop bien… Nous commençons par les traditionnels sushis de saumon et thon, pour goûter ensuite des poissons plus originaux, je goûte quelque chose qui ressemble à du poulpe, on voit les tentacules, c’est élastique mais ça n’a pas vraiment de goût… Bref, nous empilons les petites assiettes les unes sur les autres, buvons le thé vert servi gratuitement comme dans tous les restaurants japonais, les garçons goûtent leur première bière japonaise. Après 5 ou 6 assiettes pour les plus gourmands (ou gourmande…oui, c’est vrai, j’adore les sushis), nous essayons de faire comprendre à un des serveurs que nous voulons payer.. Il compte les assiettes, nous indique le prix et nous repartons le ventre plein sans oublier toutes nos valises qui occupaient une bonne partie de ce petit restaurant. En tout cas, je n’oublierai pas où il se trouve, on ne sait jamais, si je repasse par Ameyoko un de ces jours…

O sushi wo tabemasho !

Mangeons des sushis !

Maintenant, nous devons aller jusqu’à Kawasaki, où nos familles nous attendent, nous ne savons pas exactement comment cela va se dérouler, nous avons rendez-vous au Kawasaki International Center dans l’après-midi. Direction la station de train la plus proche…

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By jupiette
On
At 6:46 pm
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Rencontre avec les écoliers japonais

Nous arrivons enfin devant le Toshogu, un temple shintoiste du XVII ème siècle ayant résisté aux guerres et séismes qui ont détruit la plupart des monuments de Tokyo. L’allée qui y mène est bordée de lanternes japonaises :-) Nous prenons les indispensables photos avant de continuer notre promenade, pour le moment plutôt culturelle… Toshogu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Au milieu du parc a lieu une étrange cérémonie, nous devinons qu’il s’agit d’écoliers en voyage qui se font prendre en photo au parc. Nous nous retrouvons encore un peu plus dans l’univers d’un manga avec tous ces écoliers en uniforme bleu marine autour de nous. Un vieux japonais un peu bizarre nous aborde, il doit aimer le saké :-p et nous parle en anglais de choses un peu floues, de guerre, de Japon, d’Etats-Unis, du passé et de la déchéance de la jeunesse japonaise… La jeunesse japonaise, justement ! Tandis qu’avec Sandra on évite un peu le personnage qui ne semble plus vouloir nous quitter, je m’aperçois que des jeunes écolières essaient de nous prendre en photo discrètement !! C’est vrai qu’on est les parfaits touristes occidentaux, avec nos valises à roulettes et nos appreils photos. Du coup, je propose à Sandra qu’on pose pour la photo ;-) Et alors là…… « hoooooo sugoi !!! kawaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !! sashin sashin » (que l’on pourrait traduire par « ouais, trop bien ! Comme c’est mignon ! On prend des photos ! ») multiplié par 5 voix de jeunes japonaises :-) Trop trop drôle ! Du coup, c’est parti pour poser…elles nous demandent d’où on vient et quand on leur dit que nous sommes français les cris redoublent et quand on leur dit « sayonara » en partant, c’est encore pire ! Et oui, il faudra s’y habiter, ce n’est vraiment que le début !!  Ensuite, on arrive enfin à quitter le vieux japonais et nous essayons de trouver le restaurant indiqué par les français parce que la faim commence à se faire sentir…Ecolière japonaises

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By jupiette
On August 4, 2006
At 11:22 pm
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